A Dallas

A l'occasion d'un colloque économique qui s'est déroulé à Dallas, un intervenant a voulu nous divertir par le biais d'une histoire à visée pédagogique. Comme je l'ai trouvée très parlante, je vous la résume ici. Sans l'intonation, certes, mais c'est à vous de faire un petit effort d'imagination. Cette histoire est celle d'un entrepreneur qui gérait une entreprise progressant à grande vitesse. L'homme était sur un petit nuage, car celle-ci présentait un chiffre d’affaires toujours à la hausse. L'homme était donc bien nanti et pouvait profiter chaque semaine avec sa femme des plus grandes tables étoilées. Au fil du temps, néanmoins, le marché évolua et les bénéfices de l’entreprise se mirent à décroître. L'homme, fier ou craignant les réactions, ne voulait pas avouer à sa femme que l’entreprise était sur une pente descendante, qu'ils ne devraient plus dîner aux meilleures tables. C'est à ce moment-là qu'une bonne fée lui apparut, qui s'appelait Crédit. Grâce aux perspectives de croissance future pour son entreprise, il put obtenir sans difficulté des emprunts. Il se mit donc à emprunter de plus en plus d’argent pour soutenir le standing qui était le sien et celui de sa femme. Les dîners dans de grands restaurants ne se tarirent donc pas. Comme l'argent était toujours là, l'homme ne vit aucune nécessité de réaménager l’entreprise ou de la réorienter pour lui faire retrouver le chemin du succès. Tandis que sur le papier, les dettes continuaient à s’amonceler. Jusqu'à ce que quelqu'un vienne lui expliquer que ces chiffres étaient en fait une réalité, et qu'il fallait désormais payer. Ce jour-là, l'homme perdit tout : il dut vendre sa maison, son entreprise, et expliquer à sa femme qu'il lui mentait depuis un certain temps déjà. Vous vous demandez sans doute quel est l'intérêt de cette anecdote. C'est tout simple : cette histoire présente précisément la croissance économique qu'a connu l'occident, ainsi que son endettement durant ces quatre dernières décennies ! Comme le montrait le conteur de cette histoire lors ce colloque, si cet homme avait contracté des dettes pour investir dans son entreprise, il n’y aurait eu aucun problème. Mais il en va tout autrement à partir du moment où les dettes sont contractées pour payer les frais d’un train de vie excessivement luxueux, sans s'intéresser au potentiel de revenu envisagé. Exactement ce que fait la France depuis près de quarante ans. Et quand viendra quelqu'un pour lui expliquer que ces 2000 milliards de dette ne sont pas qu'une série de zéros sur le papier, que se passera-t-il ? Retrouvez plus d'informations sur l'organisateur de ce séminaire à Dallas.